Ils continuaient. S'enfonçant toujours plus. Mais ils avançaient. Sans direction précise, sans but particulier, ils progressaient dans la noirceur de la nuit. Quand soudain, une odeur passa délicatement et furtivement sous leur nez. Une odeur qui le fit s'arrêter. Brusquement.
Une odeur qu'ils ne connaissaient que trop bien.
Une odeur chargée de souvenirs.
Gabriel sentit son coeur s'arrêter avant de repartir. A toute vitesse. Rien n'était sur, cela ne pouvait être qu'un pressentiment, qu'une illusion, ou bien quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre.
Gabriel se prit la tête dans les mains et tomba à genoux sur le toits où lui et son loup s'étaient arrêtés. Il devait se convaincre de cela. Les faux espoirs étaient inutiles... et destructeurs. Il ne devait pas. Il ne devait pas.
Estel hurla à la lune un appel qu'eux seuls pouvaient comprendre. Un long moment de silence passa. Estel et Gabriel soupirèrent et se laissant tomber. Gabriel entoura son loup de ses bras tandis que celui-ci se blottissait contre lui. Attente déçue. Espoir détruit. Mais n'était-ce pas mieux comme cela ?
Comment auraient-elles réagit en les voyant ? Ils étaient couverts de sang, et une aura malfaisante, de haine et de désespoir, ne les quittait plus. Elles auraient eu peur. Elles auraient fuit. Elles les auraient méprisés. Il valait mieux en effet que ce ne soit pas elles. Ils n'auraient pas pu supporter leurs regards s'ils n'avaient plus été remplis d'amour.
Gabriel se mit à rire nerveusement. Ils s'étaient emballés si vite et tant, et pour bien peu. Pour une odeur. Qu'ils n'étaient même pas certains qu'elle ait existé. Un long moment passa. Leurs pouls se calmèrent peu à peu. Gabriel se releva, et posa sa main sur la tête d'Estel. Ils se décidèrent à quitter la ville.
Ils s'apprêtaient à descendre de la bâtisse, calmes et sereins, quand ils l'entendirent.
Leurs deux coeurs s'arrêtèrent de battre. Avant de repartir à une vitesse absolument folle. Un hurlement de loup s'était fait entendre. Recommençait. Ils savaient que c'était elle. Ils savaient que c'étaient Elles. Ils le savaient, au plus profond de leurs coeurs, au plus profond de leurs âmes. Toutes les fibres de leur corps leurs crièrent de s'élancer dans la direction entendue. Ils s'élancèrent. L'Appel était trop fort.