Comment une rêveuse devint serveuse...

Arrivée la veille à Al-Vor, Arthuria était encore à la recherche d'un emplois si ce n'est stable, qui lui permette néanmoins de gagner un peu de sous et de continuer son voyage à travers le pays. Une question importante était pourquoi désirait-elle voyager ? Elle ne détenait même pas la réponse, elle avait l'impression qu'elle ferait beaucoup plus son devoir en allant à l'encontre des blessés qu'en les attendant. Alors elle avait pris les routes de Gwendalavir.

Mais elle ne pouvait pas sauver des gens si elle-même mourrait de faim. Logique, non ? Comme on dit "Charité bien ordonnée commence par soi-même !" Alors lorsque les vivres vinrent à lui manquer elle ne tira pas à la courte paille pour savoir qui serait mangé, de toute manière elle était seule. Elle préféra se diriger vers une taverne dont un panneau sur l’entrée affichait « Nous cherchons une serveuse. »

Elle entra donc et se présenta pour l’emploie. Le patron lui demanda son nom, son prénom, quels métiers elle avait déjà exercé, si elle avait déjà touché à des drogues, d’où elle venait, ses mensurations, si elle parlait plusieurs langues… Elle répondit à toutes ces questions sans ciller. Elle se nommait Arthuria Ill’Yasviel. À l’énonciation de ce prénom noble le tavernier crût qu’elle lui faisait une farce. Elle le détrompa sur ce point. Elle lui dit être rêveuse libre et avoir besoin de travailler pour gagner l’argent nécessaire à ses voyages. Elle avait comme toute rêveuse touché aux drogues qui faisaient partie intégrale de la médecine et elle savait les manier, mais si la question était avait-elle déjà consommé des drogues la réponse était non. Même lorsqu’elle était rentrée dans l’empire elle n’avait jamais eu droit à ce qu’on stoppe sa souffrance. Elle venait d’Ondiane, et oui pouvait à l’occasion converser en divers langages. Par contre elle n’avait aucune idée de ses mensurations. Mais il faut l’avouer rien qu’à l’œil dont la regardait le bonhomme il les connaissait déjà.

Il décida de l’engager, ils prêtèrent serments et serrèrent leurs mains pour conclure leurs pactes. Il fut convenu qu’elle travaillerait six mois dans cette taverne. Le patron la logerait et la nourrirait c’est pourquoi elle ne gagnerait qu’une pièce par semaine en plus de ses pourboires. Il lui précisa ensuite qu’elle commencerait le lendemain matin. Elle était libre le reste de la journée qu’elle passa à visiter la ville.

C’est ainsi qu’elle travaillait depuis deux mois pour cet homme, il se comportait envers elle comme un père. Le seul défaut qu’elle trouvait à ce travail était la tenue. Elle n’aimait pas du tout devoir porter un tablier mais bon on fait avec ce qu’on a. La fréquentation masculine de la taverne avait été doublée, le patron avait même lancé un défi « Celui qui réussirait à convaincre sa perle de rester gagnerait une année de consommation gratuite. » Mais Arthuria restait de marbre quoi qu’il arrive. Elle ne resterait pas.

Ce soir-là comme souvent elle servait les gens. Ici pas de cartes ni de choix, c’était le menu du chef ou rien. Elle n’accordait pas de sourires aux clients mais se montrait des plus courtoises avec eux.

Un bruit étrange résonna sur la route qui menait à Al-Vor. Et ce bruit étrange tira un sourire amusé à Michaël, qui chevauchait depuis plusieurs jours déjà sur le dos d'Harmonie, sa jeune jument, et il ne pouvait pas nier qu'un bon repas ne serait pas de refus. C'est ainsi qu'il s'arrêta à plusieurs mètres de la ville et la regarda, mystérieux, un sourire énigmatique sur les lèvres. Rares étaient les fois où il avait eut l'occasion de mettre les pieds dans cette ville, et les seules fois furent celles qu'ils avaient passé avec son maître. Une vague de nostalgie s'empara de lui, et il la laissa un instant le submerger, avant de la chasser et de reprendre sa route.

Il lança sa jument au galop pour parcourir les derniers mètres qui le séparait de la ville, se réjouissant de la caresse du vent sur son visage. Une fois arrivé devant les portes, il fut accueillit et rendit brièvement les saluts qu'il reçut. Il déposa sa jument à l'écurie, tout en veillant bien sur, à ce qu'elle reçoive un traitement digne de la somme qu'il déboursa.

Il se promenait dans les rues, son long manteau noir cachant ses vêtements de marchombre, puisque ceci était assez mal vu, près des commerçants. Son col était fermé jusqu'en haut et de son visage on ne pouvait voir que ses yeux rouges écarlates. Il s'arrêta devant une taverne au hasard, la regarda un instant, puis se décida à entrer. Lorsqu'il franchit le pas de la porte, les regards se tournèrent vers lui, dont les mouvements n'était qu'harmonie et grâce. Sa démarche féline sembla en impressionner plus d'un, tandis que son regard sanglant dissuadait d'autres de l'approcher. Ce qui le fit rire, derrière son col.

Il se dirigea vers le patron de la taverne, lui demanda une table ainsi qu'une chambre pour la nuit. Qui lui fut avec grand plaisir accordé. Il se dirigea donc vers la table, et, comme il n'y avait apparemment aucun choix, il attendit qu'on vienne le servir. Beaucoup de regard étaient fixé sur lui, ce qui ne sembla pas le déranger plus que ça.

Il retira son manteau, et tous purent voir ses habits de cuir, il ne s'en formalisa guère. Il regarda la serveuse arriver vers lui, un sourire mystérieux aux lèvres...

Arthuria surveillait d'un oeil soupçonneux son patron depuis le début de la soirée, cela faisait deux soir que poussé par un groupe de ses amis il finissait par se bourrer comme pas deux. Deux soirs qu'il finissait rond comme une queue de pelle et qu'elle devait aller le mettre au lit. En fait cela ne l'aurait pas gêné si cela avait été occasionnel, mais elle savait que si cela continuait il se perdrait la santé. Elle avait décidé que ce soir là elle ferait une bêtise dès qu'il s'approcherait à moins de cinq pas d'un verre d'alcool non commandé par un client. Ainsi il n'aurait pas l'impression qu'elle s'occupait de lui mais plutôt celle qu'elle était une pauvre maladroite.

Elle préférait ce rapport, et cette raison de colère car au final les choix de son patron ne la regardait pas. Elle n'aurait pas aimé lui imposer ses choix. Elle n'était qu'une serveuse après tout, et elle ne tenait pas à être quelqu'un pour lui car elle le quitterait quatre mois plus tard sans se retourner. Alors même si elle se souciait de lui comme elle le faisait avec tout le monde elle préférait que cela ne se voit pas.

Un homme bizarre fit soudain apparition dans la salle, enfin bizarre. Peu commun. S'il portait un long manteau noir c'était son droit, et s'il avait les yeux rouges ce n'était pas sa faute. Elle ne voyait pas en quoi cet homme pouvait faire peur si ce n'est peut-être qu'il avait la démarche féline d'un animal sauvage... Mais bon à chacun sa manière de marcher non ?

Elle s'approcha de lui lorsque le patron lui eut attribué et une chambre et une table, elle lui apporta la soupe de légume qui constituait l'entrée. C'est là qu'elle vit que le patron était en train de déboucher une bouteille d'alcool de mure... Et elle trébucha, aspergeant le nouvelle arrivant par "mégarde" de soupe bouillante.

Point positif que l'on ne retrouvait guère dans toutes les tavernes, le service était rapide et efficace. Il n'avait pas eu besoin de se faire remarquer, de toute façon tout le monde était au courant de sa présence, que la serveuse, une charmante jeune fille, était venu lui apporter sa soupe de légume. Il était sur le point de la remercier... lorsqu'il la vit trébucher. Il eut le temps et de la voir de se dire qu'il était bon pour prendre un bon bain de soupe bien chaude et de mettre son manteau devant lui pour ne pas salir ses vêtements de marchombre.

Chaude était un terme faible... Bouillante aurait été plus approprié. Il avait retenu avec difficulté une grimace de douleur, mais avait réussit à garder son visage calme et souriant. Il s'était levé avec rapidité et grâce et regardait son manteau fumant, le regard navré. Il était bon à jeter... Il releva ensuite la jeune serveuse, le regard calme et posé.

Ce n'est absolument rien, je m'en rachèterai un

Puis il regarda le patron qui avait assisté a la scène. Le pauvre homme, déjà presque gris. Si ce n'était pas déplorable de voir ça. Celui-ci était venu voir si tout allait bien... Michaël lui répondit d'une voix posée et décontractée

Ne vous inquiétez pas, il n'y a rien de grave. Retournez donc à vos... occupations, je vous en prie.

L'homme avait semblé hésité un moment, mais le regard de Michaël, droit et perçant, sembla le dissuader de rester, il retourna donc vers ses chers frères de beuverie. Michaël se tourna vers la serveuse, tout en gardant à l'œil le patron

Il... est ainsi tout le temps, ou c'est un évènement ?

Demanda-t-il sur le ton de la conversation après s'être rassit.

Houps... Elle s'était peut-être un peu trop bien ramassée... Elle avait fichu en l'air le manteau du jeune homme, et son genou aussi mais ça ce n'était qu'un détail il serait guéri d'ici une paire de minutes. Mais le manteau lui... On va dire qu'il appréciait beaucoup moins la soupe que les autres clients... Elle leva un regard pleins d'excuses vers l'homme qui venait de dire que ce n'était rien, qu'il s'en rachèterait un...

En fait le manteau elle s'en foutait... C'était le fait d'avoir faillit ébouillanté l'homme qui la dérangeait le plus. Elle aurait réellement pu lui faire mal. Mais cela n'était pas arrivé, il avait des réflexes sur-humains et s'était protégé de son manteau. Ne pensons pas à ce qui ne s'était pas passé ! L'homme se montra serviable et l'aida à se relever. C'était gentil de sa part, elle l'en remercia.

Sur ce le tavernier arriva. Il l'engueula. Ce qui était normal ! Il s'excusa auprès de son client qui bien entendu aurait droit à une autre assiette de soupe. L'homme en noir lui dit que ce n'était rien, et le pria de retourner à ses occupations. Pendant que les deux hommes discutaient, la bouteille d'alcool, les éclats d'assiette et la soupe répandue sur le sol avait mystérieusement disparus.

Lorsque l'homme se rassit elle revenait avec une nouvelle assiette de soupe, chaude mais pas bouillante et cette fois elle ne la laissa pas tomber. L'homme lui demanda si son patron était naturellement ainsi ou... Si c'était occasionnel.

"C'est plutôt rare mais les clients le poussent dans l'espoir de ne pas avoir à payer leur addition... Euh... Excusez moi encore pour votre manteau... Est-ce que je vous ai brûlé ?"

Il regarda sa nouvelle assiette de soupe avec un regard amusé, espérant que celle ci ne finisse pas comme la précédente... Il avait regardé la fumée qui se dégageait de la soupe avec un air songeur, puis s'était tourné vers la jeune fille pour lui demander si son patron avait l'habitude de se saouler. À cela elle lui répondit que la faute était essentiellement aux clients, qui le forçaient à boire dans l'espoir qu'il ne soit plus dans l'état de réclamer une quelconque addition. Michaël ne put s'empêcher de sourire, amer. Il n'y avait pas de quoi être surpris, le monde dans lequel ils vivaient était rongé par les crimes et les tricheries de tout genre... Puis la jeune serveuse s'était excusée pour le manteau et Michaël, pour lui assurer que ce n'était rien, lui avait sourit. Elle lui demanda si elle l'avait brulé, il écarta les bras pour qu'on puisse voir qu'il n'y avait aucune trace de soupe sur lui. Tout allait bien.

Puis il la détailla rapidement, mais aussi efficacement qu'un sonar. Elle avait certes l'air maladroite, il se dégageait d'elle une sorte de sagesse profonde encore enfouie au plus profond d'elle. Sa "guilde" fut trahit par cette aura. C'était une rêveuse, Michaël était prêt à le parier! Elle était encore très jeune, et donc ne devait pas être à plus du cinquième cercle, ou alors c'était une prodige et Michaël lui tirait sa révérence! Cependant, ce n'est pas tant ça qui le surprit... Il ne connaissait que les rêveurs d'Ondiane, même s'il y avait d'autres confréries, et n'avait pas le souvenir d'y avoir vu une femme.

Je pensais qu'il n'y avait pas de femme chez les rêveurs...

fit il un sourire mystérieux sur les lèvres, mais suffisamment bas pour que les gens à cotés, qui étaient en train de s'exclamer des propos dont Michaël n'avait cure, l'entendent. Puis il fut attiré par un bruit de verre cassé et tourna son regard écarlate vers le patron, debout sur le bar. Sans aucun état d'âme il fit

Je pense qu'il est temps de lui dire d'arrêter, sinon le réveil demain matin risque d'être aussi douloureux que la chute qui l'attend s'il continue de boire comme un gouffre.

Ton ironique, phrase bien tournée, du Michaël tout craché.

Arthuria gardait un œil sur son patron qui n'avait pas vraiment bu depuis le début de la soirée. Mais cela se sentait qu'il n'allait par tarder. Le marchombre croyait que son patron était gris. Il n'avait pas encore trop bu... Elle avait su gérer, plus ou moins depuis le début de la soirée. En ce moment il faisait juste semblant, c'était son genre à lui. Quand il avait bu il se mettait à pleurer avant de rouler sous la table. Pour le moment il était encore sobre, malgré un ou deux verres, contrairement à ce qu'on pouvait conjecturer à son aspect.

L'homme lui montra ses bras pour prouver qu'il n'avait rien. Elle en fut soulagé bien que cela ne perça pas sur son visage de marbre. Comme toujours en fait, aucune émotion ne perçait sur son visage. Sans doute la trouvait-il grossière de ne pas se montrer plus expressive, peut-être pensait-il qu'elle se moquait de lui, mais non. Elle était ainsi.

L'homme s'étonna qu'elle fut une rêveuse. Elle se rendit compte qu'elle ne lui avait pas dit ce détail, elle se rendit compte qu'elle aurait dû si ce n'est avoir peur, être du moins surprise. Elle ne l'était pas. Elle aurait pu ne pas lui répondre, cela ne le regardait pas. Mais elle avait failli le blesser donc s'il demandait des explications elle se devait au moins de lui en fournir.

"Lorsqu'on veut on peut, n'est-ce pas ? De plus bien que stricte la loi des rêveurs n'interdit pas à une femme d'arpenter la voix du rêve, ce ne sont que des coutumes nées au fil des siècles qui nous font croire que seuls les hommes ont accès à l'enseignement du rêve."

Son patron venait de se servir un verre qu'il avait fait tombé, TANT MIEUX ! L'homme lui fit remarquer qu'elle devait peut-être lui dire d'arrêter. Elle soupira avant de lui dire :

"Vous ne tenez vraiment pas à payer votre séjour à Al-Vor..."

Elle haussa la voix et s'exclama en direction du patron :

"Tu sais quoi ? Cet homme vient de gagner un an de consommations gratuites dans ton établissement ! Il me faudra bien six mois de plus pour pouvoir lui repayer un tel manteau !'

Stupéfait le patron rangea la bouteille qu'il venait de sortir, il vint près de l'homme en noir et lui dit tout simplement "Merci."

La réponse d'Arthuria tira un sourire satisfait a Michaël. C'était bien dit, et qui plus est correct. Qui avait un jour eu la prétention de dire que les femmes n'avaient pas le droit d'arpenter la voie du rêve ? Que ce soit la Voie marchombre ou n'importe quelle autre, a partir du moment ou on la sentait en sois, alors homme ou femme, il n'y avait guère de différence. Et le premier qui dira devant le marchombre qu'une femme ne sera jamais aussi efficace qu'un homme aura droit à une correction digne de l'absurdité proférée.

Le patron de l'auberge avait alors fait tomber son verre et le marchombre avait fait remarquer, sans vraiment faire attention si le patron jouait la comédie ou pas, que s'il continuait ça pourrait vite partir dans un mauvais tournant. Après tout, ivre ou pas, un accident est si vite arrivé! Puis, c'est après avoir soupiré qu'elle lui fit une remarque qui le surprit. Ce n'était pas qu'il ne tenait pas à payer son voyage a Al-vor, il ne se souciait guère de ce genre de chose alors pourquoi...

Elle venait s'appeler le patron pour lui dire qu'il avait le droit a 1 an de consommation. Ce n'était pas plus mal tiens, même s'il ne passait que très rarement par Al-Vor. Et tout ça à cause de son manteau, malgré le fait qu'il avait assuré que ce n'était rien. Le patron débarqua alors et le remercia. Michaël se contenta de sourire mystérieusement comme à son habitude et commença sa soupe. Il se tourna vers le patron et lui fit avec un clin d'oeil :

C'est moi qui vous remercie

Un autre client arriva alors, et Michaël sentit tout de suite quelque chose de dangereux chez lui... L'inconnu l'effleura dans le dos pour passer et laissa un message derrière lui. Trois mots que Michaël aurait voulu ne pas sentir... Mercenaire du Chaos. Décidément, ils le suivaient comme la peste! cela faisait déjà le 3e qui croisait son chemin.

Pourtant, il ne se formalisa guère, le laissa passer, sans le regarder. Pour les autres personnes qui ne connaissent pas l'existence des marchombres ou des mercenaires, les deux hommes étaient identique, sauf que l'un servait le Chaos, tandis que l'autre prônait l'Harmonie... Il se contenta de demander

Vous devez avoir du monde en cette période ?

Arthuria s'était éloignée à son habitude, elle avait du travail et ne pouvait se permettre de rester trois heures avec le même client. Pour le moment il lui semblait avoir réussi un coup de maitre, enfin presque. Le tavernier était en train d'offrir une tournée générale pour fêter la chose. Elle avait en réalité tout foiré ! Enfin presque, alors qu'il annonçait qu'il offrait une tournée elle éleva la voix en ajoutant :

"Et comme c'est en mon honneur ce sera une tournée de jus de fruit !"

Quelques badauds râlèrent mais elle elle s'en moquait, après tout elle n'avait aucun compte à leur rendre, et là ce qu'elle leur rendait c'était service ! Elle leur permettait de vivre plus vieux et de ne pas créer une dépendance à l'alcool. Sans parler des batailles d'ivrognes qu'elle évitait pour les uns et les disputes avec leurs compagnes pour les autre. Même s'il ne voyait pas forcément cela du même point de vue qu'elle.

Un nouvel arrivé entra, logique au possible non ? Le patron lui attribua une table à l'opposée de celle du marchombre, il ne l'avait pas fait exprès, c'était instinctif. Arthuria servait un verre de jus de ce qui pouvait être nommé raisin en Gwendalavir mais qui en réalité n'était qu'un cousin de ce que nous connaissons sous ce nom. Elle remarqua que l'homme en noir se tendit lorsque l'autre homme le frôla. Légèrement, imperceptiblement, assez pour qu'une rêveuse le remarque. Ils ne devaient pas s'aimer point barre ce n'étaient pas ses affaires. Elle revenait pour récupérer l'assiette terminée du marchombre et lui servir un verre de jus lorsqu'il lui fit remarquer qu'ils devaient avoir du monde en cette période.

"C'est vrai que la grande foire approchant le nombre de voyageurs augmentent, excusez moi je vous apporte la suite."

Elle revint portant entre autre sur son plateau une assiette de viande de siffleur et de légumes pour le marchombe et une assiette de soupe pour le mercenaire du chaos. Dès qu'elle fut non loin de lui elle commença à trembler, elle se maitrisa plus ou moins mais elle se sentait mal... Il avait la même aura d'assassin que les pirates des Alines. Peut-être même pire. Elle s'éloigna rapidement de lui, pressant par habitude sa main sur ses côtes, à l'endroit où une cicatrice blanchâtre les zébrait encore.

Elle continua à servir les clients toutes la soirée en trouvant le moyen pour ne pas prolonger les discutions qu'elle avait avec eux plus loin que des banalités. Elle ne parla pas avec le mercenaire du chaos qui la terrifiait.

Michaël ne fit pas plus attention à la décision d'offrir une tournée à la totalité des personnes qui se trouvait là, et n'écouta pas non plus Arthuria annoncer que la tournée serait entièrement constituée de jus de fruit. Non, son attention était braquée sur le Mercenaire qui venait d'entrer. Celui ci regardait ailleurs, mais Michaël savait qu'une fois sorti de cette auberge, le lendemain matin donc, il devrait être prêt à en découdre avec lui. Ou plutôt à jouer avec lui.

Arthuria était donc partit pour servir les clients de l'auberge, comme elle l'avait dit. À cet instant, un regard s'était échangé entre le marchombre et le Mercenaire. Un seul. Mortel. Le Mercenaire grava un message dans l'âme de Michaël

Regards échangés
entre Harmonie et Chaos
Menace.

Le message était on ne peut plus clair, d'ici demain, une des deux Guilde perdrait un membre. Il se décrocha des yeux froids du Mercenaire pour revenir vers la jeune rêveuse qui s'approchait de lui afin de reprendre son assiette vide et répondit à sa question en lui disant qu'en raison de la foire, il y avait, en effet, du monde. Et pas n'importe quel monde. Il y avait vraiment de tout dans cette auberge... Elle lui dit qu'elle lui ramenait de suite le plat et Michaël hocha la tete en silence. Elle partit donc et un drôle de sourire prit place sur les lèvres du marchombre.

Il accueilli sa nouvelle assiette avec un regard satisfait, et remercia la serveuse qui partit servir le mercenaire. Michaël les regarda, attentivement. La serveuse passa, et le mercenaire la regarda, le regard hilare. La peur de la jeune rêveuse lui procurait plaisir et contentement, et une jeune fille passa également près de lui. Elle ne vit certainement rien tellement le geste fut fluide et rapide. Pas assez pour quelqu'un comme Michaël. Celui-ci se leva, passa a son tour près du mercenaire, lui faucha la bourse. Lorsque l'homme s'en rendit compte, Michaël avait déjà rejoint la jeune fille et lui avait déjà rendu son bien. Puis s'était réinstallé pour manger.

Lorsque la serveuse passa près de lui pour servir quelqu'un, Michaël murmura à son intention

Vous devriez surveiller quelques uns de vos clients sinon j'en connais d'autres qui vont se retrouver fauchés avant même d'avoir payé l'addition.

Sa voix était calme, posée, sans intonation particulière. Pourtant, quelqu'un, et il savait que la serveuse avait comprit, était visé.

Ou alors, s'il s'agit de professionnels, engagez quelqu'un... parce 5 personnes se sont déjà faites voler.

Le Mercenaire ne semblait pas se sentir visé, bien qu'il savait qu'on parlait de lui. Son regard était sérieusement froid, une véritable mise à mort pour quiconque le regardait.

Arthuria continuait son service, très professionnelle. Aucun sourire n'illuminait son visage même pour remercier les clients, elle n'était pas capable ne serait-ce que de faire semblant. Mais son service étant rapide et irréprochable, on lui pardonnait donc grossièrement son aspect machine. Elle faisait tranquillement son service comme d'habitude, elle avait juste très visiblement peur de l'homme en fond de salle. Il s'en délectait d'ailleurs et s'amusait à la frôler quand elle passait à côté de lui, toujours par inadvertance bien entendu. Cela la terrorisait encore plus. Il n'était pas comme ses pervers qui touchaient allègrement ses formes avant de se prendre une paire de baffe de sa part dans le meilleur des cas, dans le pire le patron s'occupait d'eux... Non ce type n'était pas comme ça, lui il prenait plaisir seulement en l'effleurant, en touchant ses doigts, ses bras. Il souriait quand il la voyait reculer apeurée.

Cet homme était réellement horrible, elle devait pourtant continuer son service, elle était payée pour cela. Enfin c'est ce qu'elle croyait jusqu'au moment ou l'homme en noir lui tendit sa bourse. Celle dans laquelle elle avait mis tous ses pourboires de la soirée... Le marchombre la mit en garde.contre un client qui dépossédait les autre. Les apparences étaient souvent trompeuses, elle aurait, et devait douter de la culpabilité de l'homme qui la terrorisait mais c'était le seul à l'avoir frôlé.

Cela aurait, à la remarque, tout aussi bien pu être l'homme aux yeux rouges. Lui aussi était muni d'un aisance féline qui le rendait douloureux. Mais il n'émanait pas de lui cette aura assassine qui lui faisait peur. Et puis s'il avait pris la peine de voler son portefeuille il ne lui aurait pas rendu ! (sauf s'il faisait ça pour prouver que ce n'était pas lui le coupable et faire porter les soupçons sur quelqu'un d'autre... Hypothèse un peu grosse, et trop compliquée pour qu'elle l'imagine.)

Elle remercia l'homme en noir de sa mise en garde et alla voir son patron pour le mettre au courant. Le brave homme ne trouvant rien de mieux vint demander son aide à l'homme aux yeux rouges.

Il avait, après avoir prévenu la serveuse contre d'éventuelle
plaintes de vol d'ici quelques jours, continué son repas
tranquillement, se souciant peu des actions du mercenaire. Il aurait l'occasion de lui régler son compte plus tard. Pour le moment, la seule chose dont devait s'occuper Michaël était sa propre assiette! Une fois son assiette presque terminée, il entendit des bruits de pas, sentit quelqu'un s'approcher de lui. Une démarche dénuée de la moindre grâce. Michaël leva la tête avec un sourire amusé. Le patron de l'auberge.

Vous regrettez déjà de m'avoir accordé cette année de consommation gratuite ?

fit-il avec une pointe d'amusement dans les yeux. Le gérant eut l'air gêné, baissa le regard puis le tourna vers le mercenaire qui jouait avec une pièce en attendant son plat. Michaël n'eut guère besoin de regarder dans la direction du regard du patron pour savoir qui était la cible de ses yeux. Le marchombre attendit en terminant son assiette.

j'aimerais que vous surveilliez ce drôle de personnage... et que vous lui demandiez d'arrêter de voler mes clients!

Le sourire de Michaël s'élargit et il fit sans lever les yeux

Qui vous dis que j'en suis capable ?

Devant le regard dépité du patron, Michaël retint un éclat de rire et regarda l'homme trapu.

N'ayez crainte, je le surveillais déjà avant même que vous ne vous soyez aperçu de sa présence.

Le sourire bienveillant de Michaël sembla rassurer le patron qui partit tout sourire. Michaël ne regarda jamais le mercenaire. Pourtant, il décelait le moindre de ses mouvements, le moindre changement de rythme dans sa respiration. S'il faisait quelque chose de mal, Michaël le saura.

Il sentit le regard froid du mercenaire se poser sur lui. Michaël le Danseur d'Ombre. Ainsi était il connu chez les mercenaires. Avoir une renommé ne signifiait pas rien, et ce mercenaire le savait. c'est pour ca qu'il jugea bon de rester sans reproche. Pour l'instant.

Michaël sourit de plus belle devant l'attitude du mercenaire. Il fixa son assiette vide, désolé.

Elle trouvait le choix de son patron assez intelligent dans le sens où il était un peu trop tard dans la soirée pour chercher quelqu'un d'autre... Et le problème était à régler le soir même. Qu'est-ce qu'ils en avait à faire d'avoir quelqu'un pour surveiller le lendemain lorsque le vilain monsieur serait parti ? De plus l'homme en noir était tout indiqué, de un il avait vu ce que faisait l'autre homme, de deux il avait récupéré la bourse de la jeune fille sans difficultés, et pour finir le terrifiant homme n'avait toujours pas essayé de se venger. Donc c'était un bon choix.

L'assiette de leur sauveur se trouva bien vide, elle vint donc la lui retirer. Elle lui apporta en prime du jus de fruit pour qu'il patiente le temps qu'arrive le dessert, à savoir une sorte de tarte se mangeant chaude. Elle s'excusa du temps que cela allait prendre mais la tarte était encore en train de cuire... Elle ne le dit pas, mais s'il mangeait au stade actuel de sa cuisson la tarte il était bon pour une bonne colique ! Mais chut, il n'avait pas fini de manger !

Peu de temps plus tard la tarte fut enfin cuite et un doux filet s'éleva des cuisines. La jeune fille fit son travail et servit tous les gourmets en faim de dessert. Elle se permit même connaissant la saveur de la tarte d'offrir deux parts au marchombre en disant :

"C'est pour vous remercier de surveiller notre ami..."

Elle avait mis un ton si ironique qu'il n'était pas dur de deviner de qui elle parlait et à qui, elle pesait en général. Il n'était pas dur non plus de voir qu'elle était terrifiée lorsqu'elle partit récupérer l'assiette du plat principal du mercenaire du chaos. Elle ne savait bien entendu pas que cet homme était un mercenaire du chaos, elle n'avait pas la capacité de le deviner. Elle sentait seulement, comme un tout un chacun, ou peut-être un peu plus au vu de son passé, que cet homme était mauvais.

Encore une fois elle contenait ses tremblements en allant prendre l'assiette de l'homme. Elle dut s'excuser du fait qu'il n'y avait déjà plus de dessert, mais qu'une autre tournée était en cour. L'homme s'indigna et en désignant Michaël demanda pourquoi lui avait eut droit à deux parts alors que tout le mobde n'était pas servi. Il fit un large sourire plein de cruauté et l'attrapa par le poignet l'attirant vers lui. Elle essaya en vain de se dégager et il rit en disant que pour le dédommager du temps perdu elle resterait avec lui jusqu'à ce qu'il puisse manger son dessert.

Le visage inexpressif d'Arthuria finit par afficher une peur terrible. Elle était à nouveau prisonnière.

Si pour une tâche aussi facile que de surveiller un pseudo mercenaire il avait droit a deux part de tarte, alors c'est lui qui allait finir par leur courir après! La bonne odeur se dégageant des cuisine ne fit que réveiller de nouveau sa faim laissée en stand-by et il fut heureux de voir les deux parts arriver. Il adressa un sourire désolé aux badauds qui le regardaient d'un œil mauvais puis l'un d'eux eut le manque d'intelligence de venir se plaindre devant lui. Michaël avait alors levé la tête vers l'homme, épais comme pas deux, qui en aurait effrayé plus d'un.

Auriez-vous en problème?

L'homme lui expliqua clairement sa façon de pensé et Michaël ricana, ce qui termina de mettre le lourdaud en furie. Il abattit son poing sur Michaël. Ou plutôt à l'endroit où s'était tenu Michaël une seconde plus tôt. Le jeune maître marchombre s'était souplement et rapidement déplacé dans le dos de l'homme mécontent, les deux parts de tartes dans chacune des mains. Il en porta une à sa bouche et adressa à l'autre un sourire étincelant. D'amusement. Michaël se tourna et s'appuya contre un pylône et lorsque l'homme se jeta sur lui, il envoya son pied dans la mâchoire de celui-ci, qui vola en éclat dans un bruit écœurant d'os cassé. Il s'écroula et Michaël se décolla du mur en soupirant. Il se tourne vers Arthuria.

Je suis désolé... j'ai été aussi fin que possible pour ne rien casser.

Rien n'avait bougé. Avec un sourire satisfait lié au comportement des autres qui avait subitement changé pour opter pour la prudence, Michaël se réinstalla et terminait ses parts... lorsqu'il entendit le mercenaire se plaindre à son tour à Arthuria. Cette fois Michaël se tourna vers lui, légèrement. Il venait de lui agripper brutalement le poignet, la forçant à s'assoir à ses cotés. Le jeune marchombre fronça les sourcils et bougea. Avant même que le mercenaire ait eut le temps de souffler. Un hurlement suivit de près un craquement infâme, Michaël s'était emparer du poignet du mercenaire et venait de le briser.

Le mercenaire avait tourné vers lui son regard mortel, Michaël souriait, toujours aussi calme et paisible. Il fit alors d'une voix doucement froide

Auras-tu l'amabilité de m'accorder une danse?

Tous les mercenaires savaient que cette question sortant de la bouche de cet homme était une promesse de mort. Le regard de Michaël avait beau avoir gardé sa chaleur, il était aussi tranchant que la lame du sabre qu'il avait à sa ceinture.

On ne vous apprend pas la politesse et la galanterie chez les mercenaires ? C'est fort dommage, j'ai autre chose à faire.

Puis tout ce passa très vite. Le mercenaire s'était levé, après avoir lâché le poignet d'Arthuria, avait sortit son poignard avec sa main encore valide et avait asséné un coups circulaire rapide et vif qui aurait du trancher la gorge de Michaël. Aurait du. Le jeune marchombre s'était baissé dans un mouvement parfaitement contrôlé et avait frappé de la paume de sa main le plexus solaire du mercenaire. Qui s'effondra. Michaël se redressa.

Je ne pense pas qu'il reviendra de si tôt. Les mercenaires sont des saletés mais ils apprennent si ont leur apprend bien. Vous n'avez rien j'espère?

Tous les regards étaient tournés vers lui. Personne n'avait rien vu. Personne n'en avait eut le temps.

Ni son patron ni Arthuria n'avaient imaginé que le fait d'offrir deux parts de tarte au marchombre créerait tant de problèmes. Ils avaient imaginés que comme tout un chacun ayant vu la scène les gens penseraient que c'était pour s'excuser de lui avoir massacré son manteau qu'elle lui offrait deux parts de tartes... C'était sans compter sur leur bêtise, la réputation et le goût de la tarte...

Ainsi en moins de temps qu'il ne faut pour le dire l'homme en noir fut encerclé par des badauds qui lui en voulait du privilège que lui offrait la direction. Il s'en sortit sans dommage et dit qu'il avait fait son possible pour ne pas faire de dégâts... C'était sans oublier la mâchoire de l'homme qui gisait au sol. Ceux qui l'avaient accompagné avaient été mis en fuite par cette démonstration de force.

Arthuria le souleva bien qu'il fut deux fois gros comme elle, elle semblait fragile mais était en réalité musclée. Elle porta l'homme jusqu'à une chambre où après l'avoir soigneusement allongé elle put ausculter sa blessure. Pas beau, pas beau du tout. S'il n'avait perdu connaissance il aurait très bobo ! (xD) Elle diagnostiqua en plus du fait que la mâchoire soit largement déplacée une double fracture de l'os ! Elle remit manuellement tout en place, ferma les yeux et rêva que les os se ressoudaient.

Cinq minutes plus tard l'homme se réveillait, il paya son du au patron de l'auberge, laissa un monumental pourboire à Arthuria, et partit. Il avait apprit du marchombre deux leçons, "On trouve toujours plus fort que soi." et "Il faut savoir se mêler de ses affaire." Il se coucherait par conséquence plus lourd ce soir là.

Par la suite la jeune femme reprit son service et fut "kidnappée" par le mercenaire du chaos. Elle ne risquait rien elle le savait, il ne se risquerait pas à la torturer devant tout le monde. Du moins physiquement, il avait déjà compris que ça seule présence la torturait. Elle croyait qu'il s'arrêterait là. Elle se trompait, d'un geste vif et invisible aux autres, il lui planta une fourchette dans le mollet. La table cachait bien entendu la scène aux autres client. Elle plissa les yeux mais ne cria pas. Elle ne voulait pas mêler autrui à ses problèmes, pourtant le marchombre brisa le poignet de l'homme qui la retenait. Ensuite suivit une danse funèbre. Celui qui l'avait retenue finit par terre. Le marchombre se moqua du mercenaire.

Elle devina à demis mot qu'il s'agissait d'un mercenaire du chaos. Le marchombre lui demanda si elle n'avait rien. Elle répondit que non en retirant discrètement la fourchette de sa cuisse. Elle aurait put dire que si elle avait quelque chose... Si elle n'avait pas considéré cette blessure pourtant profonde superficielle. Elle serait guérit dans très peu de minutes, elle ne se leva donc pas de suite et remercia l'homme en noir qui décidément était bien sympathique de s'occuper de la défense et du bon fonctionnement du restaurant. Le patron vint à nouveau le remercier, il n'avait pas osé intervenir. Il était allé cherché des gardes de la ville qui venaient par ailleurs d'arriver et emportaient l'homme évanoui.

On appellera ça comme on veut, sans doute bêtise, mais si elle n'avait pas été dans l'incapacité de se lever elle aurait soigné l'homme blessé. Arthuria était ainsi, même le pire des hommes à ses yeux méritait d'être guéri. Elle s'excusa auprès du patron et de l'homme en noir quand au bout de cinq minutes elle conclu que sa blessure ne se soignait pas toute seule comme à l'accoutumée. Elle avait déjà soigné son poignet et l'homme qu'avait étalé Michaël plus tôt. Elle n'avait pas assez d'énergie pour se régénérer si vite. Elle s'excusa donc auprès de son patron et lui demanda une pose d'une demi heure prétextant une soudaine fatigue. Elle n'en avait pas demandé une seule depuis qu'elle avait commencé à travailler dans cette auberge, elle lui fut donc accordée.

Arthuria aurait voulut au moins panser sa plaie mais impossible, elle n'avait pas ses affaires de rêveuse. Elle finit donc par faire très simple. Elle se servit de la serviette non usagée du mercenaire du chaos qui venait de partir. Elle serra bien fort de manière à arrêter l'hémorragie. Cet homme avait enfoncé au maximum la fourchette dans sa jambe. Ce n'était pas joli. Elle attendit encore un peu, ça aller passer non ?

[HS : Désolée j'ai perdu trois fois mon post alors je suis énervée et je le bâcle totalement. Bon wee.]

Michaël avait eut les yeux rivés sur la blessure de Arthuria jusqu'au moment ou elle se fit un garrot. Les mercenaires utilisaient des armes peu communes, parfois empoisonnées. Si elle s'entêtait a vouloir se soigner comme elle aurait soigner une simple blessure ça n'allait pas aller. Tous les yeux étaient rivés discrètement vers lui, le jaugeant. Une carrure fine mais bien musclée mise en valeur par ses habits de cuir. Une grande taille, un regard sanglant. Personne n'avait plus envie de se mesurer à lui.

Tandis que le patron le félicitait de sa prestance, Michaël reflechissait a la blessure. Il finit par dire d'une voix sereine et douce comme un rêve

Je pense que vous devriez chercher un moyen de vous faire soigner au plus vite. Si cette blessure ne guérit pas après votre rêve, c'est que l'arme a été...modifiée.

Il ne voulait pas se mêler des affaires des autres mais au moins la prévenir. Comme s'il se trouvait aux côtés d'un dieu, le patron appuya sa thèse avec ennergie et il y eut dans les yeux du marchombre, une lueur d'amusement.

J'espère que ce mercenaire fera passer le mot a ses frères, il serait dommage qu'ils viennent a plusieurs la prochaine fois.

Le patron déglutit et pâlit. Il lui demanda s'il était sérieux, le marchombre garda le silence. Bien sur qu'il l'était. Et cela lui donnait une bonne raison pour rester ici quelques jours de plus

Je pense rester encore un peu au cas ou. Je ne suis pas pressé, ne vous inquiétez pas.

La blessure était superficielle. Elle le savait. Comment ? En fait elle n'avait même pas révé pour soigner ses plaies, elle ne le faisait jamais pour elle même. Son corps rêvait tout seul... Enfin c'était ce qu'avaient pronostiqué tous les rêveurs ayant examinés son cas. Seulement là elle avait dépensé trop d'énergie pour que cela soit automatique. Elle ne répondit donc rien, si ce n'est un discret :

"Ne vous en faites pas.''

Elle resta assise et même si cela était des plus indiscret (à dire vrai elle s'en fichait vu qu'elle écoutait mais ne retenait pas ce qui était dit, elle n'écoutait donc pas vraiment. L'homme prévint le patron qu'il pourrait y avoir d'autres mésaventures. La faute à qui au fait ? Enfin. Son patron qui commençai à aduler sérieusement le marchombre vit son sourire et son enthousiasme retomber à cette nouvelle.

Ce qui n'était pas étonnant, l'établissement avait une bonne réputation, il ne voulait pas qu'il la perde. Et puis il fallait avouer que la proximité de mercenaires du chaos réduisait nettement l'espérance de vie qu'on pouvait espérer avoir. Elle ne voulait pas que cela arrive. Mais comme souvent elle n'y pouvait rien, le destin était le seul maitre de la vie. Ou de la mort.

L'homme annonça qu'il comptait rester quelques temps. Elle songea que du coups ils devraient l'installer dans une chambre plus vaste. Il avait pour le moment une petite chambre qui était agréable pour les gens de passage mais non pour ceux en séjour. Elle le nota dans un petit coins de son cerveau. Son patron se montra relativement rassuré à l'annonce.

L'heure tournait, elle put enfin se lever. La blessure n'était pas totalement résorbée, mais bon maintenant ça allait. Elle fit la fermeture bien que le patron trouva qu'il tait un peu tôt. Une heures du matin c'était assez raisonnable pour une auberge trouvait-elle. Surtout qu'ils seraient debout dès cinq heure trente. Elle montra aux clients leurs chambres. respectives.

Michaël ne dormit pas cette nuit là. Trop préoccupé pour fermer l'oeil, il avait choisit de rester près de la fenêtre afin de contempler les étoiles, reconnaître les constellations visibles. Il avait souvent fait cela avec Saphi. Regarder les cieux avait toujours eut comme effet sur lui de le rendre assez... poétique. En effet, son maître lui avait dit que c'était lors de ses contemplations qu'il inscrivait dans son coeur les plus beaux poèmes. Marchombre ou pas d'ailleurs.

Soleil qui se couche et Lune qui s'élève
Lumière qui s'éteint et obscurité qui veille
Sans pour autant être malveillante,
Douceur d'un coeur épanoui.

C'était sans nul doute celui qui avait eut le plus de sens pour son maître. Il l'avait inscrit dans la nuit alors que les instants étaient troubles. Michaël avait toujours su garder la tête froide et rester calme, qu'importe les instants difficiles qu'il vivait, ce qui faisait de lui un marchombre qui ne déraille jamais. Qui reste sur sa voie et qui progresse constamment sans jamais être arrêter par une quelconque limite.

L'heure du levé sonna et Michaël décida de se réveiller a coup de douche froide. Il ne faisait pas particulièrement chaud dehors mais il ne craignait pas le froid, tout comme il ne craignait pas non plus les deux hommes qui s'étaient présentés a lui en sortant de sa chambre.

Si vous le permettez messieurs, j'aimerai pouvoir profiter d'un petit déjeuner qui m'attend, pendant que j'ai faim. Ce qui ma foie est assez rare a cette heure-ci.

les deux loubards lui dirent qu'ils n'avaient pas apprécier la correction qu'il avait donné a leur amis la veille, et qu'il allait le regretter. Michaël soupira

Si vous avez été témoin de cette scène, ayez au moins l'honnêteté d'avouer votre infériorité flagrante.

Les deux gorilles grognèrent. Qui était cet avorton pour se permettre de les insulter de cette manière??? C'était simple, cet avorton était un marchombre. Qui n'avait pas l'intention de se laisser démonter par deux brutes épaisses.

Je vois que vous n'êtes pas décidé a me laisser passer, tant pis, je rajouterai un peu de travail aux rêveurs.

souffla-t-il désespéré. L'un des hommes s'élança et envoya son poing vers Michaël qui se décala légèrement et profita de l'élan et du poids de son adversaire pour l'envoyer valser contre un mur, il ne se releva pas. Le deuxième sembla hésiter a se lancer, mais déjà le marchombre était sur lui. Impétueux et irrésistible. Souple et gracieux. Il envoya son poing au niveau de la gorge de l'homme, qui s'effondra.

Michaël descendit les escaliers comme si de rien était et fut accueillit par le patron qui avait visiblement entendu le raffut en haut. Michaël avait simplement répondu

Il semblerait que je ne sois pas très populaire ici.

Puis il s'était installé sur une table, ses yeux écarlates perdu dans le vague, attendant son petit déjeuner avec patience...

Ah son habitude Arthuria avait couché les clients, elle avait raccompagné ceux qui ne dormaient pas sur place à la porte après leur avoir offert un verre d'eau sucrée. Elle avait montré leurs chambres aux autres clients, elle avait eu le temps de transférer les affaires de l'homme en noir dans une chambre plus grande, après tout s'il restait plus d'une nuit il lui serait plus agréable d'avoir plus d'espace. Une fois que tout le monde eut fini de s'en aller elle conseilla au patron de se coucher, disant qu'elle, elle était jeune et avait largement la force de se coucher tard alors que lui avait besoin de repos. Elle essaya de lui faire un sourire réconfortant mais son visage refusa de bouger. Elle soupira intérieurement il faudrait qu'elle pense à réapprendre les expressions d'un visage humain.

Son patron fatigué fut bien vite convaincu par la jeune femme. Quand lui aussi fut allé se coucher elle nettoya les tables et le sol. La femme du patron avait déjà fait la vaisselle et rangé la cuisine. Elle put ainsi aller se coucher, enfin s'effondrer pour être plus précise, elle n'avait plus aucune force. de sa jambe irradiait une douleur assez forte pour que la barrière mentale de la jeune fille commence à s'en trouver affaiblie. Elle commençait à avoir mal, mais le sommeil gomma en quelques secondes cette douleur. La jeune femme fut fiévreuse toute la nuit. Elle délira, faisant des cauchemars dont elle n'aurait plus aucun souvenir en se réveillant. Elle voyait le fantôme de son père, elle se voyait combattre... Elle qui ne supportait plus la violence en était l'origine dans ses rêves...

Elle se réveilla deux heures avant l'aube, elle avait du dormir une ou deux heures maximum. Elle était en sueur. Elle remplit une cuve d'eau fraiche, l'eau chaude n'étant pas disponible en grande quantité elle préférait la laisser aux clients. Elle se déshabilla et grâce à un gant de toilette fit disparaitre la sueur qui souillait. Elle finit sa toilette en enlevant son bandage et elle eut une mauvaise surprise.

La plaie avait bien commencé à se refermer, mais elle était violette, boursouflée... en un mot infectée. Le marchombre avait raison, le mercenaire du chaos avait du parsemer la fourchette de poison avant de l'enfoncer dans sa jambe. Elle réalisa qu'elle avait du mal à tenir debout. Il était impossible de diagnostiquer sur elle le poison qu'il avait été employé car son système immunitaire réagissait toujours anormalement. Elle regarda la plaie la tâta. Elle avait incontestablement mal, mais c'était supportable. Elle se rendit compte qu'elle était légèrement fiévreuse, elle comprit que son corps combattait le poison, elle ne se faisait aucun soucis de ce côté là. Ce qui l'embêtait était de ne pas réussir à faire convenablement son travail. Elle chercha sa bourse médicinale, elle choisit quelques herbes, elle les broya et les mélangea avec de l'eau pour en faire une pâte épaisse qu'elle appliqua sur la blessure après l'avoir soigneusement nettoyée. Cette pâte agirait comme un antipyrétique, un analgésique et anti-inflammatoire. Bref elle venait de créer de l'acide acétylsalicylique applicable par voix cutanée. Elle rebanda la blessure et se rhabilla.

Elle eut un petit problème, sa jupe bleue habituelle était tâchée de sang. Elle se résolut donc à porter la robe de sa mère... Sauf que ça ne faisait pas vraiment serveuse dans un bar ça... Ba tant pis elle lava sa jupe et la mis a sécher sur un fil qu'elle avait tendu à sa fenêtre. Elle reviendrait se changer dans la journée. Elle mit donc la robe puis elle partit préparer les petit-déjeuner. Les clients se levèrent un à un attirés par les arômes d'infusion de l'équivalant de chocolat chaud alavarien. Elle boitait légèrement mais cela passait inaperçu fasse à sa robe... Elle aurait levé les yeux au ciel si son visage avait connu cette expression. Elle n'était pas nue, qu'est-ce qu'ils trouvaient à redire ? Non mais !

Soudain il y ut du grabuge à l'étage. Elle ne se posa même pas la question de qui en était à l'origine. La réponse elle le savait, l'homme en noir. Elle ne savait pas ce qu'avait cet homme mais il avait le don d'attirer les embrouilles. Mais par contre il ne possédait pas celui de s'en sortir sans casser quelque chose à quelqu'un. Elle monta donc à l'étage pour réparer les grabuge. En croisant le marchombre elle le salua avant de soigner tout le monde.

Ce qui en soi était une bonne intention, n'était pas quelque chose de terrible en réalité. Elle vida ses dernières forces dans ces hommes étourdis. Elle les adossa avec difficultés au mur, et repartit pour reprendre son service. Du moins elle essaya avant de perdre connaissance dans l'escalier et de s'étaler à grand bruit dans la salle.

"Arthuria !!! s'écria le patron croyant qu'elle était juste tombée dans les escaliers par manque d'attention."

Il se trompait, et le remarqua lorsqu'il accouru auprès d'elle ne la voyant pas se relever.Elle était plus blanche que la mort et brûlante comme un fer laissé sur le rebord d'une fenêtre ensoleillée un après-midi d'été. Il paniqua i, il fallait qu'on appelle un médecin. Vite.

Elle elle savait ce qu'elle avait. Elle avait perdu le combat, le poison retenu si longtemps dans sa blessure, enfin ce qu'il en restait venait de s'échapper dans son corps. Elle était très mal mais ne pouvait pas se soigner.

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