Gwendalavir- un autre monde
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Gwendalavir- un autre monde

Un univers parallèle à notre monde, un autre style de vie. Devenez dessinateur, marchombre, mercenaire du chaos, guerrier ou tant d'autres choses encore
 
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 Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]

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Keriss Malgwen
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MessageSujet: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeSam 7 Mar - 17:09

Keriss s'approcha lentement du Lac Chen. Elle voyageait depuis deux jours, à pieds, en direction d'Al-Jeit où elle espérait voir son père. Cela faisait presque un an. Un an qu'elle n'avait pas franchi les portes de la capitales, un an qu'elle n'avait pas vu son père. Elle avait accompagné un maître caravanier, le voyage durant plusieurs semaines de plus que prévu. Elle tenta un instant de se chercher des excuses, mais savait que cela ne servirait à rien. Elle avait eu tout le temps qu'elle voulait, pour aller le voir, même celui de lui envoyer des lettres. Le fait était qu'elle en avait assez de lui mentir. Devoir jouer la comédie de la jeune femme mariée et sage la lassait. Son père était pour le moment trop pris par ses fonctions de soldat pour lui rendre visite, cela durait depuis des années. Mais c'était justement cela. Il pouvait être envoyé sur un champ de bataille n'importe quand, il se pouvait qu'elle ne le revoit jamais. Jamais, alors que c'était la seule famille qu'il lui restait. Qu'elle ne le revoit jamais et qu'il emporte le mensonge de sa propre fille avec lui, gardant une image fausse de sa seule famille.
Keriss ravala un sanglot étouffé en songeant à sa mère, morte lorsqu'elle avait neuf ans.
Elle avait pris sa décision. Elle irait voir son père, et lui dirait la vérité. Les Marchombres n'étaient plus aussi mal vus qu'avant, et sa sécurité n'était pas vraiment en danger. Elle y avait réfléchi la nuit dernière, en haut d'un arbre, face à l'infinité du ciel, de la lueur des étoiles et du clair de lune. Le vent avait semblé lui souffler la réponse, et son coeur avait acquiesé.

Alors pourquoi se sentait-elle si vide ? Elle avait pris la bonne décision, elle le savait. C'était autre chose. Un vide, qu'elle n'arrivait pas à combler. Et qui continuait de se creuser, de jours en jours.
Incompréhension.
Elle avait ce qui la rendait heureuse. La Liberté. La solitude. Le calme et le silence. Le Vent. Les Etoiles et la Lune, chaque nuit, comme une promesse.
La jeune marchombre inspira profondément. La réponse était en elle. Ancré bien profondément dans son être, indéchiffrable pour le moment.
Elle continua à marcher, ralentissant au fur et à mesure qu'elle avançait. L'après-midi était déjà bien avancée, et des nuages avaient pris leurs places dans le ciel, l'obscurcissant et cachant le soleil. Le vent soufflait, fort, et Keriss sentait chaque bourasque l'atteindre comme une giffle destinée à la faire réagir. Elle savait qu'elle devait faire quelque chose, mais ne savait pas quoi.
Prenant à nouveau une inspiration, bras légèrement écartés, elle ferma les yeux, face à l'étendue d'eau qui se trouvait devant elle. L'endroit était désert, et le silence seulement troublé par le souffle du vent. Une goutte aterrit à la commissure de ses lèvres, suivie d'une autre, et d'une autre encore. La pluie tombait doucement, produisant un son cristallin lorsqu'une goutte venait briser la surface.
L'eau se déversait sur la jeune marchombre, mais celle-ci ne bougeait pas. Le chaos faisait rage à l'intérieur d'elle, aussi fort que la tempête qui avait lieu à l'extérieur. Une larme roula le long de sa joue, se mêlant aux gouttes qui la mouillaient à la différence que celle-ci laissa une marque brûlante sur sa peau.
Elle resta longtemps ainsi, immobile, et la tempête se calma peu à peu. La pluie tombait toujours, moins fort cependant.

Un bruit tira Keriss de sa léthargie. Des pas, qui résonnaient derrière elle. Elle était trempée, épuisées de ses longs jours de marche et de cette ombre qui s'étendait petit à petit en son esprit, mais posa néanmoins sa main sur le manche de son poignard qui pendant à sa ceinture, avant de se retourner lentement.


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Ilkä Sephrah
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeLun 9 Mar - 0:16

La jeune femme avait l'air sur la défensive. Mauvaise chose. Ilkä ne cherchait pas l'affrontement.


Cela faisait déjà un moment qu'elle avait quitté Al-Far. Des mois même. Pourtant elle se rappelait encore de ce qu'elle avait fait.
Ce souvenir restait amer, elle éprouvait sans cesse le besoin de se le rappeler pourtant. Comme si...

Comme si c'était ainsi qu'elle pourrait oublier.
Après avoir quitté Al-Far, Ilkä était retournée servir à la Légion noire. Cachant son trouble du mieux qu'elle le pouvait, elle avait réussi à ne pas trop pensé à ce qui c'était passé. Après tout, pourquoi cela la gênait ? Elle avait du sang sur les mains, la mort à ses côtés, à côté le souvenir ne valait pas grand chose. Son honneur était sauf, vu qu'elle se battait pour l'Empereur.
Mais voilà, vint une nouvelle permission.
Celle-ci durerait une semaine.

Le premier jour, Ilkä s'était demandé où elle pouvait se rendre. Une semaine, c'était plutôt court ; si elle voulait profiter et ne pas passer trop de temps en route, elle devait se rendre à proximité. Pas question donc de rentrer chez elle ; pas question non plus de retourner Al-Far.
Alors où ?
Elle avait emprunté une carte à Edwin. En l'observant, l'inspiration lui vint.
Elle irait à Al-Chen. C'était aussi bête que cela, mais après tout, parfois on se réveille un matin et on décide de changer de profession...

Cela faisait une petite journée qu'elle était en route. Elle était seule, aucun de ses amis n'avait voulu l'accompagner, les autres étaient quant à eux encore mobilisés.

Dormir dans un vrai lit, dans un vrai bâtiment...
Ilkä avait besoin de repos, elle le sentait. Exténuée à un point trop élevée pour augmenter l'allure, elle dormait parfois sur la selle du cheval qu'elle avait emprunté. Pourtant, elle n'arrêtait pas vraiment.

A présent, Al-Chen était en vue. Enfin. Elle allait bientôt arriver.
La première chose qu'elle ferait serait, à coup sûr, de commander une chambre, dans une auberge. Elle prendrait un repas, irait se coucher pendant quelques heures, et avec un peu de chance, pourrait profiter de sa soirée.

Et puis voilà que la pluie s'en mêla. Douce d'abord, comme une caresse sur son armure noire. Puis de plus en plus violente... sans pour autant devenir une agression.
L'averse faisait partie de ce tableau idyllique. Elle accompagnait parfaitement les pensées d'Ilkä.
Et puis elle se radoucit, comme si elle avait pitié d'elle. Ilkä se torturait l'esprit encore et encore, et pourtant, elle n'en ressentait aucun mal.
*
Ai-je encore un coeur ?* se demanda-t-elle. *Suis-je encore capable de me comporter en humaine ?*
Ces derniers mois, elle avait tant participé à des massacres qu'elle en était presque devenue berserk...


La silhouette lui avait tout de suite sauté aux yeux. De quoi apporter du réconfort à la Frontalière. Elle n'était plus la seule sur la route, plus la seule à subir la magnificence de la pluie.
La silhouette s'était retournée. Ilkä vit tout de suite que c'était une femme. Elle eut envie de sourire.
La position de sa main était... délicate ?
En tout cas, la ceinture était toujours un bon endroit pour les armes, quoique la frontalière ne l'ait jamais vraiment utilisé. Il était trop classique, pour elle, trop visible. Mais celle de l'étrangère ne l'était pas, visible, à ça non. Et c'était peut-être ce qui était inquiétant.
Depuis sa dernière rencontre, Ilkä avait toujours une réserve envers les inconnus. Surtout quand il s'avérait qu'ils étaient armés, ou assez tendus pour lui enfoncer un poignard dans le ventre.

Était-ce à elle de faire le premier pas ?

Elle s'avança doucement vers la jeune femme, les mains bien en évidence, posée sur la bride de sa monture. Elle laissa ses pieds dans les étriers, mais s'arrangea pour que l'ouverture de sa botte soit assez grande pour qu'elle puisse y glisser la main en cas de danger, ce qu'elle n'escomptait pas.
Bon sang, remarquait-elle ce geste ?
Ilkä se raisonna. Elle ne venait pas avec de mauvaises intentions, pourquoi la craindre ?
*Elle est armée. Elle est tendue. Elle semble forte. Elle peut sans doute me vaincre.*
Drôle d'idée qu'elle venait d'avoir, après des mois à tuer un à un ses adversaires...
Mais la plupart étaient des hommes, des soldats. Ils ne s'attendaient pas à voir une femme. Et comme ce n'était pas suffisant pour en venir au bout, il fallut qu'ils soient monstrueusement lents. Encombrés de leurs boîtes de conserve, fatigués de voir leurs compagnons tombés.
Là, la jeune femme était seule, mais plus que prête. Elle n'avait rien pour entraver ses mouvements. Il y avait des chances pour qu'elles soient de force égale... du moins l'espérait-elle.
Parfois la Frontalière se demandait comment elle avait pu devenir légionnaire. Certes, elle ne pouvait rivaliser avec Edwin, même si elle était plutôt douée à l'épée - pour ne pas dire très. Mais elle restait humaine, elle avait du mal à esquiver et son corps était couvert de ses blessures anciennes.
Et récentes.
Peut-être parce qu'elle avait un niveau suffisant pour entrer dans la Légion.
*
Mais ça ne m'empêchera pas de mourir, et je n'échapperais jamais à la défaite.*

Elle descendit attentivement de sa selle, en cessant d'observer l'étrangère. Cette dernière risquait de mal le prendre, si elle ne la lâchait pas du regard. Elle détacha son sac, le prit sur les épaules, et s'avança vers l'inconnue.
On ne voyait pas grand chose d'elle, sous la pluie. Elle avait un beau visage, selon Ilkä. Mais des yeux déterminés et froids.
La Frontalière lui sourit.
-
Salutations, jeune dame. Ainsi ne suis-je point la seule à braver la pluie.
Elle n'osa pas ajouter que pour elle, cette petite tempête était surtout très agréable. Ce n'était pas forcement l'avis de son interlocutrice.
-
Vous vous rendez à Al-Chen ? Si oui, nous pourrions peut-être faire un bout de chemin ensemble ?
Inconsciemment, son sourire s'élargit. Ilkä ne le réprima pas. La sincérité est plus précieuse que les calculs.
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Keriss Malgwen
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MessageSujet: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeMer 11 Mar - 18:17

Keriss observa la jeune femme descendre de son cheval, en prenant soin de montrer qu'elle n'était pas armée. Elle le faisait avec tant de prudence, que Keriss se demanda un bref instant à quoi elle pouvait bien ressembler, trempée, poignard en main, et son attitude pouvant passer pour agressive ne faisait qu'agraver la chose.
L'inconnue lui sourit doucement, avant de lancer :


- Salutations, jeune dame. Ainsi ne suis-je point la seule à braver la pluie. Vous vous rendez à Al-Chen ? Si oui, nous pourrions peut-être faire un bout de chemin ensemble ?

Keriss observa la jeune femme avant de répondre. Elle avait l'air d'une adolescente, bien qu'à la manière dont elle s'exprimait, Keriss devinait qu'elle était plus âgée. Ses longs cheveux noirs faisaient ressortir ses yeux d'un vert clair et brillant, magnifique.
La jeune marchombre se détendit, et repoussa son poignard dans son fourreau. Elle ne se sentait pas très bien, mais l'inconnue n'y était pour rien. Elle lui rendit son sourire, léger sans doute, mais sincère.


- Excusez mon attitude, je n'ai croisé personne depuis quelques temps, votre arrivée m'a surprise.

Elle réfléchit un instant, avant d'ajouter :

- Al-Chen est sur ma route, ce serait avec plaisir que j'y voyagerais avec vous... Mais je n'ai pas de cheval.

Elle ne précisa rien d'autre. Elle avait laissé son cheval avant la forêt Ombreuse, à un ami bûcheron qu'elle connaissait depuis quelques années. Elle avait voyagé à pieds depuis, sans réellement se presser. Elle hésita une seconde, puis questionna la jeune femme :- Seriez-vous d'accord pour que je grimpe à vos côtés ?

Elle avait indiqué d'un léger signe du menton la monture de l'inconnue. La question en était une, elle avait mis dans son ton l'intonation qui lui permettait de refuser si elle ne le souhaitait pas, ce dont Keriss ne s'offusquerait pas.


[Pas vraiment d'inspiration, excuse...]


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Ilkä Sephrah
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeVen 22 Mai - 20:01

*Elle ne manque pas du culot* songea Ilkä suite à la réponse de la jeune femme.
- Excusez mon attitude, je n'ai croisé personne depuis quelques temps, votre arrivée m'a surprise, avait-elle dit. Al-Chen est sur ma route, ce serait avec plaisir que j'y voyagerais avec vous... Mais je n'ai pas de cheval. Seriez-vous d'accord pour que je grimpe à vos côtés ?
Ilkä se sentit crispée. Grimper avec elle ? Le cheval tiendrait-il seulement ? Non qu'elle crût que l'inconnue serait lourde, loin de là. Mais l'animal devait être épuisé. Elle avait déjà craint qu'il ne s'effondre en route. Une charge supplémentaire, même minime, risquait de l'affaiblir considérablement. La monture appartenait à sa Légion ; si elle mourrait d'épuisement, Ilkä savait qu'elle aurait à la rembourser. *Tant qu'à faire* songea-t-elle, *j'en achèterais un autre en guise de dédommagement.* Mais elle n'y connaissait pas grand chose aux chevaux, plus attirée par les armes et les batailles. Il lui faudrait sans doute de l'aide.
Non, elle ne pouvait laisser le cheval les porter toutes deux.
Mais la situation n'était pas désespérée pour autant. Elle venait d'avoir une idée. Rien que d'y penser, un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Était-elle folle ? Était-elle sage ? Une telle décision était particulièrement risquée quand on la proposait à quelqu'un de totalement inconnu. Après tout, malgré tous les airs engageants que pouvait avoir une personne, elle pouvait très bien se révéler être un dangereux tueur... ou un voleur.
-
Et bien, expliqua-t-elle en essayant de ne pas paraître trop égoïste, mon cheval est sans doute trop fatigué pour nous porter nous deux. Il n'a pas vraiment eu le temps de se reposer.
Elle détourna vivement les yeux, espérant ne pas apercevoir un éventuel air de déception... ou d'autres sentiments d'ailleurs... qui serait apparu sur le visage de la jeune femme.
-
Par contre, vous pouvez le monter à ma place si cela vous plaît. J'en ai plus qu'assez de rester assise ; je crois bien que j'ai besoin de me dégourdir les jambes. Vous-même me paraissez un peu fatiguée : cela ne devrait pas vous faire de mal.
Elle orienta de nouveau son regard vers le visage de l'inconnue. *
Pourvu qu'elle ne refuse pas* se surprit-elle à penser.
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Keriss Malgwen
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeDim 24 Mai - 14:13

Keriss observa l'air tourmenté de la jeune femme alors qu'elle tentait de formuler une réponse à sa question -plutôt audacieuse, il fallait l'avouer.
Elle répondit d'un air gêné, en évitant le regard de Keriss :

- Et bien, mon cheval est sans doute trop fatigué pour nous porter nous deux. Il n'a pas vraiment eu le temps de se reposer.

La jeune femme semblait croire que son refus allait la décevoir, voire la vexer.
Keriss comprenait sans mal le fait que son cheval ait besoin de repos. Si elle l'avait regardé un peu plus attentivement, elle se serait sans doute aperçue de l'air épuisé de l'animal.
Mais après tout, ce n'était qu'une simple suggestion, dont le refus ne l'offusquait en aucun cas.

- Par contre, vous pouvez le monter à ma place si cela vous plaît. J'en ai plus qu'assez de rester assise ; je crois bien que j'ai besoin de me dégourdir les jambes. Vous-même me paraissez un peu fatiguée : cela ne devrait pas vous faire de mal.

La jeune marchombre fronça légèrement les sourcils. Monter sur le cheval d'une inconnue alors que celle-ci marchait à ses côtés ? Cette idée la fit grimacer.
La fatigue qui l'avait étreinte quelques instants plus tôt s'était en partie dissipée, la laissant suffisament en forme pour marcher à nouveau. La violente averse venant d'avoir lieu avait laissé la place à de fine goutes de pluies qui s'espaçaient au fur et à mesure que le vent se calmait à son tour. Un timide soleil apparut derrière un nuage, se reflétant sur l'étendue du lac en miroitant légèrement.
Keriss offrit un léger sourire à la jeune femme, pour ainsi lui montrer que sa réponse ne la décevait en rien.

- Je ne me sens pas vraiment fatiguée. Al-Chen n'est pas très loin d'ici, nous pourrions marcher aux côtés du cheval... Qu'en dites-vous ?


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Ilkä Sephrah
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeDim 15 Nov - 0:16

Une grimace apparut sur le visage de la jeune femme. Apparemment, cela ne lui plaisait pas plus qu'à elle de laisser quelqu'un marcher quand elle montait à cheval. Sa réponse fut la même que celle qu'elle aurait pu donner.
- Je ne me sens pas vraiment fatiguée. Al-Chen n'est pas très loin d'ici, nous pourrions marcher aux côtés du cheval... Qu'en dites-vous ?
Ilkä vit l'inconnue sourire. Elle se détendit. Peut-être finalement tout ne finirait pas comme à Al-Chen.
En guise de réponse, elle se laissa tomber de selle. Ses jambes eurent un instant de faiblesse, après tant d'heures passées à cheval, mais elles reprirent suffisamment de force pour que la Frontalière puisse tenir debout.
-
Je suis restée trop longtemps assise, expliqua-t-elle. Mais je suis prête à présent. Allons à Al-Chen.
Comme pour appuyer ses dires, elle prit les rênes de son cheval et le fit avancer sous la pluie. La monture voulut résister, mais la poigne de sa maîtresse l'obligea à s'avancer. Elle se retourna pour vérifier que la jeune femme la suivait - pas de problèmes, à vrai dire - et qu'elle ne la menaçait pas. Elle ne tenait pas vraiment à mourir poignardée dans le dos.
Quand elle se retrouva à côté de la dame, elle continua d'avancer. Au moins, en cas d'attaque, elle pourrait anticiper.
*Pourquoi est-ce que je crains toujours d'être attaquée ?* se demanda-t-elle. *Pourrais-je passer un jour sans m'inquiéter pour ma vie ?*
Elles avaient déjà parcouru quelques mètres en silence, qu'elle décida d'engager la conversation.
-
Vous êtes déjà allée à Al-Chen ? s'enquit-elle. Moi pas. C'est pour cela que je voulais venir. J'ai besoin... (elle hésita)... de changer d'air, je crois. Ces derniers temps ont été durs.
Elle se sentait fatiguée. Elle avait besoin de repos, à la fois physique, car son corps n'avançait que par ce que sa tête le lui ordonnait, et psychologique, car elle se sentait hantée par les évènements de Al-Far. Mon Dieu ! ses certitudes ébranlées, confrontées à la réalité des rues. Elle commençait à avoir une autre vision de l'Empire, et cela l'effrayait. Où était donc l'honneur ?
La réponse de la jeune femme ne tarda pas...
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Keriss Malgwen
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeDim 24 Jan - 13:26

Keriss emboîta le pas à la jeune femme et elles se mirent à avancer sous la fine pluie qui tombait encore. Elle sentait l'inconnue tendue et sur la défensive, et bien qu'elle s'interrogeât sur les raisons de cette attitude, elle la comprenait plutôt bien. Quoi qu'on en dise, les routes n'étaient pas sûres, et rencontrer des personnes aux intentions douteuses pouvait devenir une habitude pour qui traversait l'Empire. Qui plus est, sa propre attitude, à elle, lorsqu'elle avait aperçu l'inconnue, laissait comprendre que celle-ci se méfiât.
Keriss tourna légèrement le visage vers la jeune femme, intriguée par son silence, mais à ce moment-là, celle-ci reprit la parole :

-Vous êtes déjà allée à Al-Chen ? Moi pas. C'est pour cela que je voulais venir. J'ai besoin... de changer d'air, je crois. Ces derniers temps ont été durs.

Keriss observa silencieusement la jeune femme. Elle semblait épuisée, et la dernière partie de sa réplique ne l'étonna pas tellement. Elle ne put s'emêcher de s'interroger sur son sens, mais respecta son silence.

- Je me suis rendue plusieurs fois à Al-Chen, je rends visite à quelqu'un de ma famille, répondit-elle.

Elle marqua une pause, puis reprit :

- Al-Chen est-elle une destination choisie au hasard ou bien vous y rendez-vous pour une raison précise ?

Elle se sentait suffisament en forme pour entamer une conversation badine, mais espérait que cette question ne dérangerait pas la jeune femme. Après tout, certaines personnes détenaient des secrets qu'elles ne voulaient pas dévoiler, elle-même le savait.
Les gouttes de pluie qui chutaient du ciel s'espacèrent doucement, pour finalement s'arrêter de tomber. Le soleil perçait les nuages, et il ne tarderait pas à reprendre possession du ciel. L'atmosphère était encore humide et la jeune marchombre inspira profondément. Seuls les bruits de pas des deux jeunes femmes et ceux produits par les sabots des chevaux se faisaient entendre et elle profita un instant du silence qui régnait, avant de se tourner à nouveau vers sa compagne en attendant sa réponse.
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Ilkä Sephrah
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeSam 6 Fév - 23:57

La jeune femme lui répondit :
- Je me suis rendue plusieurs fois à Al-Chen, je rends visite à quelqu'un de ma famille.
Elle s'arrêta un instant, sans qu'Ilkä ne sache pourquoi. Quand la Frontalière voulut ouvrir la bouche, l'inconnue l'interrogea :
-
Al-Chen est-elle une destination choisie au hasard ou bien vous y rendez-vous pour une raison précise ?
Ilkä ne dit rien sur l'instant, et un ange eut largement le temps de passé. Sa compagne ne l'interrompit pas. Que pouvait-elle lui dire ? Qu'elle était une Frontalière de la Légion Noire en permission exceptionnelle pour cause de fatigue extrême ? Qu'elle était trop épuisée pour entreprendre un long voyage ? Elle avait déjà du mal à avouer à des inconnus qu'elle venait de la Citadelle, même si elle avait l'attitude de ses pairs. Souvent, on la regardait de travers, et puis on l'évitait soigneusement. D'autres se moquaient de son honneur qui, disaient-ils, la conduiraient à la mort. Ils avaient raisons, mais nul droit de s'en moquer !
Choisissant soigneusement ses mots, elle annonça :
-
Du hasard. (Puis, sachant que sa compagne avait donné plus de précisions, elle ajouta :) Je n'étais pas très loin, un peu plus au Nord. Comme je n'avais pas beaucoup de temps devant moi, je me suis dit que... hé bien, que je n'allais pas m'épuiser par des jours de voyage.
Elle savait qu'elle avait les traits tirés et que sa monture peinait à avancer, mais quoi, elle n'avançait que depuis un jour ! Il fallait dire que la tempête n'arrangeait rien du tout. Mais le cheval avait beaucoup servi ces derniers temps, et elle dormait mal la nuit depuis sa confrontation avec l'apprentie mercenaire. Qu'est-ce qui lui faisait peur ? Elle se rappelait sans peine l'ombre autour d'elle, sans qu'elle ne voie rien. L'impuissance ! quel horrible sentiment pour quelqu'un qui avait appris à ne jamais baisser son arme ! Sans compter ses envies de meurtre.
-
Ça ne fait pas longtemps que je voyage, vous savez. Vingt-quatre heures tout au plus. Mais le cheval a déjà beaucoup servi avant que je ne décide de me rendre à Al-Chen
Soudainement, elle se mordit la lèvre. Elle détestait supplier, aussi espérait-elle que la jeune femme accepte sa proposition.
-
Pardonnez-moi d'avoir l'air d'une profiteuse, commença-t-elle prudemment, mais étant donné que vous devez mieux connaître la cité que moi et que... bon... voudriez-vous... me guider dans Al-Chen ? Je sais que vous voudrez voir les vôtres mais, si vous me montriez au moins une auberge, je vous en serais reconnaissante.
Elle déglutit, espérant réellement que l'inconnue serait d'accord. Elle rêvait d'un bon lit bien chaud, avec un repas et du repos pour son corps et son âme. La reconnaissance. Un mot qui avait de la valeur dans la bouche d'une frontalière.
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Keriss Malgwen
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeMer 10 Fév - 17:34

[Au fait, excuse-moi, je me suis trompée. Ce RP date, et je n'avais pas pris le temps de le relire avant de répondre. Keriss ne va pas à Al-Chen mais à Al-Jeit. Je ne vais pas modifier ma précédente réponse, mais essayer de modifier comme je peux ce qu'elle dit par la suite... Désolée, j'avais pas fait attention *En mode Boulet*. J'espère que ça t'iras quand même... *Nulle u.u'*]


Elle ne reçut pas immédiatement de réponse, et craignit que la jeune femme ne prenne cette question insouciante comme un manque de discrétion à son égard. Elle lui lança un regard en coin, sans parvenir à déchiffrer son expression. Elle pensa un instant à reprendre la parole, pour lui assurer de ne pas se sentir forcée à répondre et qu'elle souhaitait simplement discuter un peu, sans curiosité plus ou moins déplacée. A ce moment-là, la jeune femme lui répondit :

- Du hasard. Je n'étais pas très loin, un peu plus au Nord. Comme je n'avais pas beaucoup de temps devant moi, je me suis dit que... hé bien, que je n'allais pas m'épuiser par des jours de voyage.

Elle marqua une pause, et une expression douloureuse passa
rapidemment sur son visage, si brièvement que Keriss pensa avoir rêvé, et elle enchaîna :

- Ça ne fait pas longtemps que je voyage, vous savez. Vingt-quatre heures tout au plus. Mais le cheval a déjà beaucoup servi avant que je ne décide de me rendre à Al-Chen.

La jeune Marchombre s'apprêta à lui répondre, lorsque son interlocutrice ajouta à nouveau :

- Pardonnez-moi d'avoir l'air d'une profiteuse, mais étant donné que vous devez mieux connaître la cité que moi et que... bon... voudriez-vous... me guider dans Al-Chen ? Je sais que vous voudrez voir les vôtres mais, si vous me montriez au moins une auberge, je vous en serais reconnaissante.

Keriss tourna le visage vers elle, et resta un instant songeuse face à tant de délicatesse, et de politesse. Rares étaient les personnes qui étaient capables de demander cela ainsi, et la gêne de la jeune femme l'intriguait un peu. Elle n'avait pas été totalement franche avec elle en lui disant qu'elle rendait visite à quelqu'un de sa famille à Al-Chen. Elle se rendait en réalité à Al-Jeit, mais passait toujours par la route d'Al-Chen lorsqu'elle s'y rendait, aussi elle connaissait assez bien la ville et ses abords. Keriss se sentit un peu gênée de ce mensonge par omission, après tout, celle qui marchait à ses côtés avait été franche avec elle. Malgré tout le réflexe de ne jamais dévoiler l'entière vérité à des inconnus la prenait parfois, sans qu'elle sâche réellement pourquoi. De la méfiance peut-être, ou tout simplement de la prudence ?
En tout cas, cette proposition lui faisait plaisir. Elle avait prévu de s'arrêter un temps à Al-Chen, chez quelque connaissance, se reposer un peu avant de repartir.
Elle adressa un sourire poli à la jeune femme et lui répondit d'une voix douce :

- Bien sûr, cela me ferait plaisir. Un de mes amis habite là-bas, et je comptais m'arrêter quelques temps chez lui, peut-être pourrait-il également vous héberger, si vous le souhaitez ?

Elle se tût un instant, espérant que son interlocutrice comprenne qu'elle lui proposait cela parce que cela lui faisait plaisir, et pas pour une obscure raison quelconque... Par les temps qui couraient, elle comprenait qu'on puisse se méfier des inconnus. Elle-même l'avait suffisamment prouvé d'ailleurs.

- Je serais également ravie de vous guider à travers la ville. Certains endroits sont vraiment magnifiques.

Elle hésita un instant, puis ajouta d'une voix posée :

- Le voyage serait plus facile si nous nous appelions par nos prénoms, ne croyez-vous pas ? En tout cas, je me nomme Keriss.

Elle eut un rapide sourire, et puis posa à nouveau le regard devant elle, avançant toujours.
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Ilkä Sephrah
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeMer 10 Fév - 23:27

La jeune femme sembla réfléchir. Ilkä n'avait même plus la force de s'en inquiéter. Elle aurait peut-être dû être plus directe. Mais depuis qu'elle avait rencontré la mercenaire, elle avait pris le pli de surveiller ses propos. Elle se renfermait encore plus vite en ce qui la concernait, et s'efforçait de ne jamais offenser son interlocuteur.
Apparemment, ce ne fut pas le cas de la voyageuse, qui lui répondit par un sourire.

- Bien sûr, cela me ferait plaisir. Un de mes amis habite là-bas, et je comptais m'arrêter quelques temps chez lui, peut-être pourrait-il également vous héberger, si vous le souhaitez ?
Elle observa la Frontalière, qui crut comprendre en lisant dans ses yeux qu'elle tâchait de la convaincre de sa sincérité. L'était-elle ? ou était-elle tombée sur une bonne comédienne ? Oh, Ilkä en avait parfois marre d'être si paranoïaque.
- Je serais également ravie de vous guider à travers la ville, reprit l'inconnue. Certains endroits sont vraiment magnifiques.
Sa voix changea légèrement - plus posée, semblait-il - quand elle annonça :
- Le voyage serait plus facile si nous nous appelions par nos prénoms, ne croyez-vous pas ? En tout cas, je me nomme Keriss.
Keriss détourna le regard quand elle eut fini de parler. La guerrière savait qu'elle attendait son propre nom, mais ce changement de regard la désorienta. L'espace d'un instant, elle eut envie de la saluer comme elle l'aurait fait avec une sœur d'armes en se présentant, mais elle se ravisa et se contenta d'un simple :
- Je m'appelle Ilkä.
Il était si étrange de le dire d'une façon aussi simple... Elle avait l'impression que sa présentation était incomplète. Et son titre de Frontalière d'Or, qu'en faisait-elle ? L'instinct lui avait toujours appris à ne pas se confier à des inconnus, et elle détestait parler d'elle-même à des inconnus - même si Keriss lui semblait sympathique. Elle avait sans doute raison de taire sa fonction, mais quand même, c'était bien l'une des rares choses qu'elle acceptait d'avouer !
Et c'était aussi l'une des seules choses qui la poussaient à rester dans la Légion. L'Empereur n'était pas victime de tentatives de meurtre tous les jours, déjà. De plus, les micro-batailles qu'elle livrait régulièrement lui laissait une sensation amère dans la bouche. Ce n'était pas cela, la guerre ! En tant que Frontalière, qui plus est d'Or, elle était entraînée pour se battre. Mais être une femme était déjà une difficulté à surmonter, son bras étant moins fort que celui de ses frères d'armes, bien qu'elle soit plus agile et plus rapide. Elle n'était pas très endurante, se fatiguant rapidement, mais quand elle puisait dans ses réserves, elle ne pliait jamais. Et ces adversaires mourraient souvent parce qu'ils étaient étonnés de voir une adolescente - elle avait pourtant vingt-quatre ans, quand son visage ressemblerait-il au moins à une jeune adulte de dix-huit ? - même si tous les autres périssaient pas sa compétence. C'en était devenu trop déprimant. A cela s'ajoutait la confrontation d'Al-Far, qui avait ébranlé ses certitudes. Pourquoi être Frontalier d'Or ? Pour l'honneur. Mais à quoi servait l'honneur dans une ruelle ?
Et toujours un visage qui la hantait.
Pour chasser ses idées noires, elle tenta d'engager la conversation avec Keriss.

- Sans vouloir être indiscrète, comment est votre ami ? Je préfère savoir à quoi ressemble mes hôtes.
Elle regretta immédiatement d'avoir parlé sur un ton aussi froid et impersonnel. Elle allait paraître bien hautaine à Keriss...
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeJeu 25 Fév - 13:21

Keriss sentit l'inconnue hésiter, ou peut-être était-ce son imagination qui tentait de lui faire croire cela, avant qu'elle ne déclare simplement :

- Je m'appelle Ilkä.

La jeune marchombre apprécia les consonnances de ce prénom, qu'elle n'avait encore jamais entendu, ne pouvant s'empêcher de l'apprécier. Ilkä ajouta alors au bout d'un court instant :

- Sans vouloir être indiscrète, comment est votre ami ? Je préfère savoir à quoi ressemble mes hôtes.

Keriss tiqua légèrement devant la froideur du ton employé par la jeune femme, se rendant compte de la légère tension qui émanait d'elle. Elle-même s'était au départ méfiée, comme elle avait pris le réflexe de le faire à chacune de ses rencontres, ce qui était le plus prudent par les temps qui couraient. Mais elle avait maintenant légèrement baissé sa garde. Ilkä n'était pas dangereuse (pas pour elle, en tout cas, et pas dans une situation aussi badine que celle-ci), et Keriss ne voyait pas d'intérêt à garder cette attitude pour l'heure. Son interlocutrice paraissait néanmoins plus... méfiante ? Il sembla à Keriss que le mot ne convenait pas tout à fait. Mais après tout, il se pouvait qu'elle ait eu à subir une rencontre désagréable par le passé, et avait pris l'habitude de se montrer ainsi...
Keriss secoua la tête. Elle n'en savait rien, et cela ne la regardait pas.
Malgré tout, elle n'appréciait pas devoir divulguer des informations, quelles qu'elles soient, sur ses connaissances. Question de principe.
Elle se contenta alors de répondre d'une voix aussi posée que possible, parlant de l'essentiel sans entrer dans les détails inutiles :

- Si vous voulez le savoir, je connais cet ami depuis de longues années, et il a toujours su me montrer qu'il était digne de confiance. Il se nomme Hant Pill. Il est marchand de tissus et possède un petit étal non loin de chez lui. Il se montre toujours chaleureux envers les étrangers, et jamais indiscret.

Keriss se tut, espérant que cela suffirait à la jeune femme, ne souhaitant pas parler davantage d'un de ses rares amis à une personne encore inconnue.
Elle laissa flotter sur ses lèvres un léger sourire lorsqu'elle ajouta :

- Vous parlez déjà de lui comme d'un hôte, cela veut-il dire que vous acceptez ma proposition ?

Elle espéra ne pas se montrer trop insistante par ces propos qu'elle avait énoncé simplement pour engager la conversation vers des abords moins... gênants pour elle. Et puis, cela lui ferait plaisir.
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Ilkä Sephrah
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MessageSujet: Re: Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä]   Tempête au bord du lac [Pv. Ilkä] Icon_minitimeVen 26 Fév - 23:41

Curieusement, Keriss ne sembla pas s'alarmer devant la froideur du ton. Elle se contenta de secouer la tête pour une raison inconnue de Ilkä. Elle finit par dire :
- Si vous voulez le savoir, je connais cet ami depuis de longues années, et il a toujours su me montrer qu'il était digne de confiance. Il se nomme Hant Pill. Il est marchand de tissus et possède un petit étal non loin de chez lui. Il se montre toujours chaleureux envers les étrangers, et jamais indiscret.
Ilkä acquiesça. Le nom ne lui disait rien, mais il était vrai qu'elle ne frayait pas avec les marchands de tissus. Si Keriss lui faisait confiance, elle supposait qu'elle pouvait également le faire : la jeune femme avait l'air aussi méfiante qu'elle. Mais ce qui l'intéressait était surtout la dernière partie : jamais indiscret. Elle avait la certitude qu'il ne lui poserait aucune question dérangeante... enfin, selon Keriss. Avait-elle foi en Keriss ? Sans doute. Elle lui paraissait sympathique. Si ce Hant Pill ne la dérangeait pas, alors elle passerait la meilleure semaine depuis bien longtemps.
Dormir dans un vrai lit, enfin... Elle passerait même volontiers une journée complète plongée dans le sommeil. Un sommeil sans rêves si possible, dans une maison chaude et calme... Un luxe pour Ilkä.
Elle ne s'était pas tue deux minutes que Keriss ajouta malicieusement :

- Vous parlez déjà de lui comme d'un hôte, cela veut-il dire que vous acceptez ma proposition ?
Ilkä se mordit la lèvre inférieure, pensive. Elle leva les yeux au ciel. Devait-elle répondre "oui", comme elle mourrait d'envie de le faire ? Échapper à l'auberge était si rare, et Keriss était si gentille de le lui proposer...
- J'aurais peut-être dû dire hôte éventuel dans ce cas. Cela dit, c'est une simple manière de parler. Je voulais savoir quel genre d'hôte votre ami ferait.
Un mot, un seul ! Pourquoi n'arrivait-elle pas à le sortir ? Keriss ne pouvait pas être une Mercenaire du Chaos, bon sang !
- Mais je vais...
Alors même qu'elle commençait à parler, elle avala sa salive de travers et une quinte de toux la prit. Ilkä avait tendance à les prendre comme des signaux divins, ou des avertissements. Curieusement, elle toussait toujours lorsqu'elle allait faire une erreur... ou se vanter. N'étant pas dans le second cas, elle décida de changer sa réponse.
- Oh, excusez-moi, Keriss, cela m'arrive parfois. *koff* Je dois être une des rares personnes qui sont capables de s'étouffer avec leur propre salive.
Quand plus aucune quinte ne la traversa, son ventre était douloureux d'avoir fait trop d'efforts. Voilà qui n'améliorait guère son état. Au lieu de lancer "Je vais y réfléchir", elle opta pour :
- J'accepte votre proposition, en effet...
Elle se surprit elle-même en ajoutant :
- Je vous remercie du fond du cœur.
Elle ne pensait pas être capable d'un tel degré de politesse. Surtout que cela lui semblait vide : elle avait tant l'impression d'être dénuée de cœur...
Tout à coup, ses yeux se plissèrent. Elle n'avait pas une vue de lynx, sans être trop mauvaise, mais par temps de pluie, il était difficile de discerner quelque chose.

- Est-ce les premières maisons de la ville que je vois ? Al-Chen ?
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